Le monde est vaste, parfois étrange, mais plein de surprises!
Les bourlingueurs avisés, habitués à voyager et à apprendre, ne s'en attristeront jamais, car, ils auront quand même le plaisir de s'étonner toujours plus dans leurs pérégrinations nouvelles, et cela, avec raison, en notant les singularités locales, en constatant les distances culturelles, ou même en se butant aux habitudes parfois étranges et rébarbatives des autochtones. Mais, toutefois, sans en être jamais offusqué!
ÊTRE à l'AFFÛT...toujours!
Mais comment réagira le touriste quotidien, souvent inculte, en quête du
spectacle étrange ou du
cliché-surprise? Sans préjuger prétentieusement de sa superficialité, on peut avancer que ce voyageur banal aura obligatoirement des réactions, bonnes ou mauvaises, ouvertes ou rigides, généreuses ou butées. Le tout dépendant de sa culture, de son niveau d'ouverture et de tolérance.
Ultimement, il pourrait y avoir des suites insidieuses à cela, pour lui-même sans doute, mais, surtout, envers les sujets dont il se plaira à dire et à raconter à son retour dans son patelin. Avec photos à l'appui, en plus, prises au coin d'une ruelle, dans un hangar, au bord d'un champs de détritus!
À ces égards, quelles
''interprétations'' en gardera-t-il donc dans sa mémoire à son retour?
Et surtout, quels reportages-photos en fera-t-il à son entourage?
Par exemple, revenu d'un séjour de 2 semaines sur les plages de THAILANDE, quelle connaissance véritable témoignera-t-il de ses observations? En effet, ses clichés se seront-ils limités aux plages, restos et vendeurs aux vêtements singuliers, déambulant sur les plages et écoulant du ''faux'' et de la pacotille?
Ou cet autre touriste -ayant "audacieusement" parcouru l'arrière-pays- aura-t-il investi dans les trésors séculaires des monuments et temples? Ou s'en sera-t-il plutôt tenu aux lieux communs des paysages et clichés dans lesquels lui seul ou elle seule occupera l'espace prédominant de la photo?
Plus encore, si ce même voyageur s'est fait photographe trop banal (comme certains journalistes à potins), quelles vues et visions en projettera-t-il dans son milieu? Qu'en retiendront donc les spectateurs ... et futurs voyageurs, comme lui et elle hélas?
Tel "les petits journaux jaunes de bas étage" qui mettent l'emphase sur les facettes vulgaires et côtés superficiels des célébrités visées, le voyageur inattentif, et plus encore le photographe obsédé par les "lieux communs", pourraient, par leurs maladresses et incompétence, rapidement défigurer l'image d'un peuple, fausser les valeurs aborigènes. Sans compter qu'ils n'auraient aucune hésitation à mettre l'emphase sur de soit-disant carences du quotidien, ou sur les comportements capricieux des populations locales etc. Avec pareils réflexes et tentations aussi faciles, on a vite fait de restreindre, par exemple, Paris par des clichés de la Tour EIFFEL, par ses Champs-Élysées et ses Folies Bergères... ce qui resterait un vilain mensonge et une entrave à la vérité ou réalité parisienne.À cet égard, le photographe a un devoir de fidélitéBeau dilemme pour les yeux, la mémoire et le coeur.
Que l'on soit simple observateur des yeux, ou photographe compétent, il reste que la culture et le sens de l'observation de chacun s'avèrent essentiels pour bien comprendre le Monde et ce qui le compose. Mais encore faut-il en avoir cumulé quelque peu ...avant de partir, ne serait-ce que pour éviter les dérapages et mensonges impardonnables!
Alors, pour le voyageur de tous les jours autant que pour le photographe averti, mais trop avaleur, ''savoir regarder'' et ''savoir rapporter'' constituent des qualités fondamentales dans l'art de voyager et la compréhension du Monde...
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